La conserverie la Belle Iloise a récemment lancé une gamme de produits à base d’algues cultivées dans le Finistère sud, par l’entreprise Algolesko. Un exemple de connexion entre une petite entreprise et un acteur important de l’industrie bretonne qui a cherché à privilégier le local pour trouver un fournisseur.
La Belle Iloise place l’achat au cœur du processus d’innovation
Pourquoi chercher si loin ce que l’on a à portée de main ? La conserverie la Belle-Iloise l’a bien compris en lançant la conception d’une gamme de produits à base d’algues. Habituellement, ce fleuron de l’industrie alimentaire bretonne les utilise comme simple herbe aromatique. Il a décidé d’en faire l’ingrédient principal. Cette fois seulement, pas question de s’approvisionner auprès du marché asiatique, spécialisé dans la culture d’algues destinées à l’alimentation. “Cela ne correspondait pas à ce que nous désirions faire en termes de développement”, argue Sophie Bourlès, responsable achats et approvisionnements au sein de l’entreprise quiberonnaise.
Le choix de trouver un fournisseur en Bretagne a donc rapidement fait l’unanimité. “Être au service achats, c’est être partie prenante de l’innovation et donc d’apporter une véritable plus-value. Il était important pour nous de proposer un produit correspondant à nos valeurs, à nos attachements et à notre socle. Il existe une véritable filière de la culture d’algues en Bretagne, du fait de son territoire et son découpage”, avance Sophie Bourlès. Avec son équipe, elle réalise un travail de sourcing sur la base d’échanges avec les syndicats, de rencontres en salons ou de magazines spécialisés. En résulte une cartographie des acteurs bretons pouvant fournir en algues la conserverie.
La Belle Iloise-Algolesko, connexion gagnant-gagnant
Parmi eux, un se détache. “En plus d’être situé à deux heures de route, Algolesko avait une approche innovante de la culture d’algues bio en pleine mer, retrace Sophie Bourlès. Cette jeune entreprise avait la volonté d’innover, de se développer.” Basée à Loctudy, Algolesko cultive ses algues sur 350 ha de concession en mer, dans une zone classée Natura 2000.
Cette localisation a poussé la petite équipe finistérienne à développer un mode de production respectueux de l’environnement. “Nous avons une exigence supplémentaire, nous avons dû concevoir des techniques spécifiques avec des cordages, indique Timothée Serraz, directeur général de l’entreprise née en 2013. Nous réunissons plusieurs métiers au sein de l’entreprise. D’abord l’écloserie afin de maîtriser la semence. Ensuite le dimensionnement d’infrastructures en capacité d’accueillir les algues. Ce savoir-faire nous vient d’une rencontre avec des homologues japonais, qui a permis à Algolesko d’acquérir une nouvelle dimension.”
Trois produits fabriqués à partir des algues cultivées au large de Loctudy sont présents sur le catalogue de la Belle-Iloise. Ce partenariat entre petite et grande entreprises a finalement été bénéfique. Les deux acteurs s’apportant mutuellement. “Cela favorise notre marque employeur, confie Sophie Bourlès. Utiliser une algue qualitative bretonne participe à la fierté de nos collaborateurs. De plus, nous étions deux entreprises peu matures. La Belle-Iloise ne l’était pas pour son projet de produits à base d’algues. Algolesko était toute jeune et en pleine structuration. Avec Algolesko, nous avons gagné un partenaire source de potentiel d’innovation pour les années futures par sa volonté de produire de nouvelles variétés d’algues et par ses contacts au Japon.”
Côté Algolesko, la collaboration avec la Belle-Iloise a été source de développement et de croissance. “Nous sommes sur un marché B2B, avec des acteurs qui savent intégrer nos algues dans leurs productions. Pour faciliter la compréhension de notre positionnement, nous prenons systématiquement l’exemple de cette coopération », admet Timothée Serraz.
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